France en Chiffres
 
             



"Y a qu'à"... "Faut qu'on"...
 
"Y a qu'à augmenter les impôts pour ramener le décifit à 3% du PIB !"
 
x2
 
  Sur la base des comptes de 2024, un déficit limité à 3% du PIB s'élèverait à 87 milliards d'€, soit une baisse 83 milliards d'€ qui correspondrait, à 5 milliards près, au montant de l'impôt sur le revenu perçu en 2024 (88 milliards d'€).

"Financer la baisse du déficit par l'impôt sur le revenu reviendrait donc quasiment à doubler l'impôt sur le revenu."
 
 

"Y a qu'à revenir à un déficit de 3% du PIB pour stabiliser la dette !"
 
+90
milliards d'€
  Sur la base des comptes de 2024, un déficit limité à 3% du PIB s'élèverait à 87 milliards d'€... qui viendraient augmenter d'autant chaque année la dette du pays.
Somme à laquelle il convient d'ajouter les intérêts additionnels créés par ces 87 milliards, soit, au taux actuel de 3.15% (24 avril 2025), + 2.7 milliards d'€ d'intérêts.

"Avec un déficit limité à 3% du PIB, la dette continera de progresser d'environ 90 milliards d'€ chaque année... +1 400 € par habitant."
 
 


"Y a qu'à augmenter les impôts des plus riches pour revenir à un déficit de 3% du PIB !"
 
x2.4   Pas facile de faire des simulations ! Prenons pour hypothèses que sont "riches" :
  • 50% des foyers fiscaux dont la tranche marginale d'imposition est 30%. Ils sont 6 400 000 foyers et paient globalement 44,3 milliards d'€ d'impôt sur le revenu. Retenons donc 3 200 000 foyers et prenons 75% des 44.3 milliards, soit 33.2 milliards d'euros.
  • 100% des foyers fiscaux dont la tranche marginale d'imposition est 41% ou 45%. Ils sont 482 000 foyers et paient globalement 28.1 milliards d'€ d'impôt sur le revenu.

  • Globalement ces "riches" paient donc 33.2 + 28.1 = 61.3 milliards d'€ d'impots sur le revenu. Le déficit 2024 de 87 milliards = 1.4 fois ces 61.3 milliards.

    "Pour ramener le déficit à 3% du PIB en faisant payer les 'riches', il faudrait multiplier leur impôt actuel par 2.4"
     
     


    "Y a qu'à baisser les dépenses de l'Etat pour revenir à un déficit de 3% du PIB !"
     
      Une baisse des dépenses de l'Etat sont certainement nécessaires au regard des précédents "Y a qu'à" étudiés ci-dessus. Mais une telle baisse n'entrainera pas une réduction équivalente du déficit. Elle peut même avoir des effets contraires ! En effet :
  • La dépense publique représente, en France, 57,1% du PIB. Une baisse des dépenses publiques (baisse des investissements publics, baisse des transferts sociaux) pèsera immanquablement sur la croissance.
  • Un tel ralentissement de la croissance entrainera, au moins partiellement, une baisse des recettes de l'Etat (moindre TVA, moins d'impôt sur les sociétés bénéficiant de la commande publique, moins de prélèvements sociaux si hausse du chomage).
  • De plus, une croissance plus faible, voire une baisse du PIB, fera mécaniquement progresser le % de déficit.

  • "La seule baisse des dépenses publiques ne suffira pas à court terme pour ramener le déficit à 3% du PIB, même si elle semble s'imposer pour une réduction à moyen terme de ce déficit publique. Il faudra absolument cibler les dépenses les moins efficaces et mettre en oeuvre des réformes structurelles."
     
     


    "Y a qu'à faire des réformes structurelles pour revenir à un déficit de 3% du PIB !"
     
      Listons les réformes structurelles les plus souvent citées :
  • Privilégier une croissance économique non liée à des prestations sociales de redistribution mais à des investissements dans l'activité économique via la priorisation des investissements publiques dans l'éducation, la recherche et l'innovation en vue de développer des activités à forte valeur ajoutée stimulant les emplois qualifiés et donc le pouvoir d'achat non "assisté", les exportations, la profitabilité des entreprises et donc les rentrées fiscales (TVA, impôts sur les sociétés et sur le revenu).
  • Le système de retraite absorbant environ 14% du PIB de la France, taux le plus élevé d'Europe, la réforme des retraites est la première réforme structurelle citée. Elle pourrait prendre plusieurs formes : augmenter l'âge de départ, augmenter la durée de cotisation, développer des systèmes par capitalisation, revoir à la baisse les avantages fiscaux et à la hausse les prélèvements sociaux des retraités plus favorisés que les actifs...
  • Optimiser la fiscalité : lutter contre l'optimisation fiscale abusive et contre l'évasion fiscale. Diminuer les prélèvements sur le travail au profit de prélèvements sur l'épargne et le capital.
  • Optimiser les prestations sociales en les réservant aux plus modestes et en continuant à privilégier un retour rapide à des emplois sources de pouvoir d'achat, de prélèvements sociaux et de recettes fiscales.
  • Limiter l'empilement des dépenses de fonctionnement des collectivités territoriales, orienter au maximum leurs investisements sur un développement coordonné de l'activité économique de leurs territoires.

  • "Pas simple de choisir et de mettre en oeuvre les réformes structurelles les plus efficaces et les moins douloureuses. Commencer par faire réaliser et admettre qu'elles sont nécessaires n'est pas le plus facile !"